Compte-rendu
de soutenance de mémoire de Mastère
en
didactique de l'histoire
Date de soutenance : 12/06/2019
Université Virtuelle de Tunis
Institut Supérieur de l’Education et de la
Formation Continue
Candidat : Omri Arbi
Sous la direction du professeur : Mokhtar Ayachi
Titre du mémoire : L’approche par « situation-problème » et
son rôle dans l’acquisition des concepts historiques chez les élèves des 5èmes
et 6ème années de l’enseignement de base.
Nombre de pages : 154
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A l’origine de ce
mémoire de recherche, une réflexion sur la pratique enseignante en vue de l’acquisition par les élèves de
l’enseignement primaire des concepts historiques. Il est vrai que le
programme des matières sociales, et notamment celui de la discipline historique,
est très fourni et très étendu dans le temps, en entassant une période de
dizaines de siècles à la fois.
Comment rendre, alors, l’enseignant
de ces contenus profitable aux élèves ? Comment gérer la transmission
de ces connaissances et leur acquisition par les jeunes élèves ? Comment
rendre ces élèves réceptifs en provoquant leur curiosité intellectuelle pour le
passé, un passé de longue durée ? Comment rendre, enfin, ce temps mort attrayant et lui insuffler une
vie ?
Pour répondre à ces questions qui taraudent
les enseignants dans la pratique de leur métier, le candidat est parti de leur
difficulté devant cette discipline à transmettre avec profit à leurs élèves. Il
localise ainsi deux obstacles majeurs:
-
Le
premier concerne les pratiques enseignantes, au niveau de la méthodologie
suivie dans la médiation se rapportant à
la transmission des connaissances historiques ;
-
Le
deuxième obstacle réside dans l’incompétence des enseignants du primaire, vue
leur formation généraliste reçue, à assurer avec profit l’enseignement des connaissances historiques,
à de jeunes enfants dont la représentation pour le passé reste encore très
limitée, vu leur âge.
Ces deux postulats vont guider le candidat dans sa réflexion
didactique autour de ce thème. Pour
cela, il avance, comme première hypothèse, l’adoption du concept de « situation-problème »
qui pourrait aider considérablement à la construction du savoir historique et
permettre son appropriation par les élèves en fin du cycle primaire.
L’adoption de ce
concept, souligne le candidat, influe positivement sur la participation des
apprenants à la construction du savoir historique à acquérir ou qui leur est
destiné.
Le deuxième postulat concerne la formation elle-même, de
l’enseignant dans la spécialité des matières sociales et son adoption ou son
usage d’un tel langage conceptuel dans ses cours d’histoire. Sa médiation, dans l’exercice de sa fonction enseignante,
est tributaire d’une telle posture dans son rapport au savoir scolaire transmis.
C’est la garantie de l’assimilation du savoir historique par les élèves.
L’adoption
de la « situation-problème » en rapport avec un fait
historique donné légitime sa raison d’être dans l’opération
d’enseignement-apprentissage. Il s’agit là, d’une réponse à une demande qu’il
faut provoquer au préalable. En effet, un fait
historique donné ne peut graviter seul en électron libre : Il faut savoir
ce qui l’a provoqué et pour quelle raison ? Quelles sont les
conséquences ? Quelles leçons pourrait-on en tirer pour l’avenir ?
Ainsi le passé peut être mobilisé ou convoqué au service de l’avenir.
Construire un contexte
pour ces opérations mentales est synonyme de la signification du concept de « situation-problème ».
En étant conscient du sens épistémologique du savoir historique qu’il manipule,
l’enseignant ne peut que réussir l’opération d’enseignement-apprentissage avec
profit pour ses élèves ; c’est-à-dire qu’il arrive à provoquer en eux une
curiosité intellectuelle qui développe leur intelligence.
A l’inverse, un rapport passif au savoir historique crée un
désintérêt, une déconnexion chez les élèves et les incite à tricher lors des
évaluations de connaissances bêtement mémorisées…
C’est cette réalité que Arbi Omri essaye d’analyser à travers
le processus d’enseignement apprentissage de la matière historique dans le
cursus des deux dernières classes de l’école primaire.
Trois parties d’égale importance se
disputent le contenu de cette recherche : la première est réservée à
l’étude de l’état des lieux se rapportant à la matière historique, dans les
deux dernières classes du primaire ; la seconde traite du savoir savant et
des résultats des recherches académiques autour du concept clé du sujet et de
son approche. Enfin, une dernière partie empirique jauge la validité ou
l’évaluation des hypothèses énoncées.
Après un aperçu général sur les
programmes officiels d’histoire au primaire et sur leurs contenus scientifiques
ainsi que sur la situation d’enseignement-apprentissage en histoire à ce
niveau, le candidat, en tant qu’Inspecteur des Ecoles primaires, a insisté sur
les pratiques enseignantes, ayant cours, en les opposant aux vœux déclarés dans
les programmes et autres instructions officielles, aux manuels scolaires pour
déboucher enfin au constat de l’évaluation des apprentissages en soulignant,
toutefois, la nuance entre « évaluation de connaissances » et
« évaluation des compétences ».
La visite du pôle savoir-savant est
focalisée sur l’ « approche par situation-problème »
à adopter dans l’enseignement de l’histoire, en vue de l’acquisition des
concepts historiques ainsi que de la formation chez l’élève du sentiment de
citoyenneté et de l’identité dans ses
dimensions nationale et universelle.
Les étapes à suivre dans
l’adoption de l’approche par situation-problème en histoire
sont définies également dans le processus d’enseignement-apprentissage en
contexte scolaire.
Enfin, deux
questionnaires ont été prévus : le premier destiné aux enseignants
généralistes assurant le cours d’histoire, le second réservé aux élèves suivis
par des enseignants plus ou moins initiés à l’approche par situation-problème.
Deux grilles d’observation ont été
adoptées : l’une destinée à repérer les pratiques des enseignants initiés
à l’approche par situation-problème ; l’autre visant à évaluer
le taux d’acquisition des concepts historiques par les élèves.
Enfin, l’interprétation des
résultats de recherche obtenus se focalisent davantage sur le pôle enseignant
dans son rapport au savoir qui est tributaire d’une formation didactique
adéquate en vue de l’initier à l’approche par situation-problème. D’autre
part, la densité des programmes d’histoire, embrassant à la fois des dizaines
de siècles (destinés à des enfants de 10-12 ans), se traduit par une stratification
de connaissances historiques qui n’ont pas d’ailleurs de signification pour cet
âge scolaire auquel Piaget lui-même n’est pas favorable.
Cette aberration pédagogique et didactique, dont sont
victimes de jeunes élèves, est doublée d’une ignorance par les instituteurs de
l’étendue historique de la période couverte par les programmes et le manuel
scolaire.
Une conception irrationnelle des
cursus destinés à de jeunes élèves, additionnée à des méthodes obsolètes
d’enseignement-apprentissage, ne peut conduire qu’à reproduire de jeunes sujets
(au lieu de citoyens, visés par les Instructions Officielles) non
outillés intellectuellement pour se prémunir des méfaits d’embrigadement
idéologique, dans un contexte de mondialisation, d’une culture de consommation,
concurrente, qui marginalise et étouffe le système éducatif avec ses
référentiels civilisationnels.
Les conséquences d’un tel état de
fait sont incalculables sur le rendement (médiocre malheureusement) de
l’institution éducative, dont les déperditions atteignent des proportions
alarmantes, ainsi que sur les prédispositions intellectuelles (dogmatiques et
facilement manipulables) de ceux qui ont fréquenté les bancs scolaires… L’école
publique, aux niveaux : primaire, secondaire, voire supérieur, se trouve
ainsi, du fait de l’archaïsme de ses moyens d’enseignement/apprentissage, dans
une situation de crise la mettant au banc des accusés. En effet, d’aucuns lui
reprochent de produire (ou reproduire) désormais (et les statistiques
officielles en témoignent), des illettrés pratiquement, des déracinés… au lieu
de continuer à servir de moyen d’ascension sociale de citoyens éclairés, comme
elle le fut jadis…
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